Pourquoi le Menabe ?
Le Menabe, à l'ouest est une région très différente de celle des Hauts Plateaux généralement la plus emblématique de Madagascar. Elle n'est connue des étrangers que par la présence des Tsingy du Bemaraha haut-lieu touristique au relief extraordinaire et par le Fitampoha, cérémonie dynastique rappelant le souvenir des royautés Sakalava. C'est aussi l'une des régions les plus pauvres de Madagascar. Si la famine n'y sévit pas comme dans le Grand Sud les paysans y vivent difficilement d'une agriculture médiocre qui n'est plus compensée par l'élevage extensif des bœufs depuis les grandes razzias des années 2012-2015. Le climat tropical sec avec une courte saison des pluies a évolué avec de plus fréquentes années de sécheresse. A ces conditions géo-climatiques sans cesse plus contraignantes, s'ajoutent la déforestation et la pression foncière. La société a beaucoup évolué depuis les années qui ont suivi l'indépendance de Madagascar et des tensions se manifestent entre groupes sociaux, augmentant la précarité.
Pourquoi Aboalimena ?
La commune rurale d'Aboalimena se situe à 60 km au nord de Belo/Tsiribihina petite ville à laquelle elle n'est reliée que par une route en terre battue rendue parfois impraticable en saison des pluies. Elle compte environ 8000 habitants dont 2000 environ vivent autour du centre administratif du village et les autres dans les quartiers situés à quelques km et reliés par des pistes à bœufs. Il n'y a ni électricité -en dehors des installations de panneaux solaires - ni adduction d'eau, ni accès au réseau téléphonique. La commune est pourtant un centre historique et un lieu d'échanges qui se prêtait à une action de formation et de "développement par le bas" telles que nous l'avions conçue. Cette action est nécessairement lente. Ce n'est qu'au bout de près de 20 années de présence que nous commençons à en voir les effets, comme l'introduction de cultures maraîchères ou le développement d'un petit élevage. Le capital de confiance que nous avons constitué au cours des années nous permet aujourd'hui une approche plus ambitieuse à l'échelle du village, pour réellement améliorer le sort des agriculteurs et faire disparaître les mois de quasi-famine qu'ils ont connus ces dernières années.
Dera Haidaraly,
- Président de Nazarena (Madagascar),
- Directeur du CFPANA,
- Représentant de Nazarena-France à Madagascar,
" Merci aux amis de Nazarena-France pour tout ce que vous avez fait à Aboalimena et particulièrement pour la formation de nos jeunes et la création du CFPANA. Comment ne pas vous remercier aujourd'hui où nous célébrons en partenariat avec Formaprod la remise des diplômes à 62 jeunes qui seront dotés en charrues, en herses et en matériel agricole...."
Extraits d'un discours prononcé le 29 octobre 2021
Titulaire d'une maîtrise d'Histoire à l'université de Tuléar, Dera Haidaraly installé à Aboalimena a créé en 2003 une association d'entr'aide et de développement local. Agriculteur, ancien 1er Adjoint au maire, il a à cœur d'apporter à cette commune rurale des pratiques agricoles innovantes et d'y développer les valeurs de gratuité et de solidarité.